[Zoologie - Oiseaux] Des pigeons décimés par un épervier et interrogations (juillet 2015)

Un épervier d'Europe (Accipiter nisus)

Républicain Lorrain a écrit:Selon les estimations de Christian Sgombri, président de Relais de la Vallée de la Fensch, les attaques de rapaces occasionneraient près de 150 pertes chaque année.

En juin dernier, la vie parfaitement réglée des pigeons de compétition de la vallée était troublée par un mystérieux rapace. À l’aube des concours, un épervier peu farouche faisait de ces athlètes à plumes son menu favori.

Un détail troublant avait mis les sens des amoureux des pigeons voyageurs en alerte : la sangle rouge, attachée à la patte du prédateur. « Ça signifie que l’animal est domestiqué », analysait Christian Sgombri, qui s’exprimait dans nos colonnes début juin. Impuissant face aux fringales répétées du rapace qui sévissait « parfois jusqu’à deux fois par jour depuis le mois de mars », le président du Relais de la Vallée de la Fensch et ses acolytes avaient décidé de mener leur propre enquête afin de mettre la main sur le malotru. Ou plutôt, son propriétaire.

Car, renseignement pris, l’épervier n’appartenait à aucun des quatre fauconniers officiellement déclarés dans la région. Ce qui avait attisé la colère des colombophiles, contraints de se rendre à l’évidence : « Un fauconnier clandestin s’amuse au détriment de nos pigeons , enrageait Christian Sgombri, qui dans l’affaire, a perdu dix-sept pigeons. Certains amateurs font voler leurs rapaces, et il faut bien les nourrir. » Le fauconnier "clandestin" avait même été aperçu et son véhicule identifié. Personne, pourtant, n’a jamais pu l’appréhender.

Pris à son propre piège

La traque a récemment pris fin. De manière tragique hélas. Le mois dernier, le rapace, alléché par les protégés d’un colombiculteur du secteur, a fait escale à Fontoy pour se rassasier. « Les pigeons étaient sur la volière , raconte Christian Sgombri. Mais dans l’attaque, le prédateur s’est accroché dans le grillage. »

Bien mal lui en aura pris. L’épervier est resté pris au piège, emmailloté avec sa sangle. Immédiatement confié à la fauconnerie du zoo d’Amnéville, l’animal n’a pas survécu à la mésaventure. « Il paraît que lorsqu’ils se sentent pris au piège, ils se "suicident" », explique Christian Sgombri.

Le référent de la Fédération Lorraine-Champagne-Ardenne-Franche-Comté ne crie pas victoire pour autant. « C’est dommage que ça se termine comme ça , regrette Christian Sgombri, favorable à « la cohabitation naturelle. La bête n’y est pour rien, c’est son instinct de prédateur qui le guide. Nous, on aurait préféré s’expliquer avec son propriétaire. » Propriétaire qui reste dans le collimateur des colombophiles. « On guette. Généralement, ces personnes n’ont pas juste un seul rapace. » L’enquête continue.