La supercherie de l'homme de Piltdown

Voici la petite histoire de l'homme de Piltdown, je résume beaucoup car il y aurait de quoi écrire un livre.


En Décembre 1912, Charles Dawson (Sorte de paléontologue, avocat, géologue, etc....) et Arthur Smith Woodward ( Président de la société géologique de Londres) annoncent qu'ils ont en leur possession, le crâne de l'homme le plus vieux du monde, et plus précisément le chainon manquant entre le singe et l'homme.
Le crâne est trouvé a Piltdown, a environ 60 km de Londres, crâne il faut le préciser, complété par sa mâchoire.
Et dés cette époque là, certains savants restent sceptiques, quand à cette découverte tant la forme de la calotte crânienne semble humaine et la mâchoire simiesque.
Pourtant, l'affaire est acceptée comme telle et l'histoire en reste là, jusqu'en 1949.
1949, oui, car c'est l'année où de nouvelles analyses furent faites sur ce crâne, et là, consternation : le crâne haut date du moyen-age et surtout la mâchoire est celle d'un orang-outan dont on a modifié les dents qui restent pour leur donner un aspect humain.

Belle supercherie, non, et sans doute l'ancêtre des fakes actuels.
A l'heure actuelle, on ne sait pas qui est à l'origine de ce fake, car énormément de personnes sont intervenues dans cette affaire.

En revanche, dans quel but cela-t-il été fait, telle est la question ? (Bien que j'ai ma petite idée)

Très bon article Hervé,
Donc je ne me suis pas trop penché sur la question, mais une chose qui est à regarder et qui me fait sourire dans ce genre d'affaire est la religion:

Charles Dawson et Arthur Smith Woodward, étaient peut être évolutionniste convaincus.
Mais être évolutionniste ou créationniste implique que l'on démontre pourquoi on l'est et je dois dire que si je voulais démontrer que l'évolutionnisme est la meilleure des théories, j'en ferai de même, je fabriquerai de fausses preuves.

PS: On ne va pas débattre dans ce sujet de l'évolutionnisme et du créationnisme on fera ça dans un autre sujet.

Je vous recommande ce livre ; un vrai polar. L'auteur évite l'écueil de fournir le coupable. Mais il apporte toutes les pièces du dossier au lecteur et réduit le nombre des suspects.

C'est bien là tout le problème. Si nous avions un mobile bien clair nous aurions un coupable certain à présenter.
Rappelons qu'à l'époque de cette controverse Marcellin Boule^a et Gerrit Miller^b ont refusé d'abonder dans le sens d'une découverte authentique.
Il existe toutefois deux suspects possibles qui se détachent du lot :
- Charles Dawson, le découvreur de l'homme de Piltdown
- Martin Hinton, l'un des derniers accusés à cause d'une découverte posthume
Mais ni pour l'un ni pour l'autre il n'y a de preuves déterminantes. Ce sont de bons "candidats" mais pas des coupables.
Encore une fois, cette affaire illustre bien le fait que la science ne dépend pas uniquement des faits scientifiques. Elle est tributaire des rivalités, de l'époque qui la "loge" et des contingences matérielles et sociales.



a. Un des grands de l'anthropologie à cette époque en France. C'est un esprit brillant qui lors des découvertes paléontologiques en Amérique du Sud, notamment celle de la peau du mylodon, et face à des témoignages indiquant la présence de bêtes inconnues, ne réfute pas systématiquement l'idée d'une survivance possible d'animaux préhistoriques au XXeme siècle. Le fait est si rare, de la part d'un grand "mandarin", qu'il convient de le souligner.
b. Zoologiste américain