L'énigme du serpent (Article paru après les récits de Tintin)

Après ces 4 planches :

Mort il y a 400.000 siècles
Le bateau écorché
La bête fabuleuse de l'UB-28
Attention ! Bêtes fabuleuses !!

Il s'en suit un cours article illustré de 2 pages... signé par... vous l' aurez sans doute déjà deviné et en aurez la certitude à la fin du reportage que je recopie tel que paru ci-dessous :

En Juillet 1927, deux Norvégiens, Nils I. Haukanes et son fils Ivar voguent, en bateau à rames, vers l' îlot de Saltkjaerholm, non loin de Bergen. Ils vont y déposer quelques moutons.
Comme ils approchent de la petite île, ils voient dans l' eau "une chose" qui ressemble à des agrès de bateau de pêche. Après avoir encore ramé quelques minutes, ils s' aperçoivent qu'il s' agit en réalité d'un grand animal ayant l'aspect d' un serpent.
Les deux hommes décident de l'effrayer : ils tapent sur le bateau. Le monstre réagit et s'éloigne en provoquant des remous ; il apparaît à la surface avant de s'éclipser. Il était très long et fort étroit : son diamètre fut évalué à 30 centimètres.
Cette rencontre avec un serpent de mer, qui ne fut pas publiée à l'époque, nous a été communiquée par un parent des deux témoins.
Depuis l' Antiquité, en effet, des marins, des navigateurs, de simples promeneurs affirment avoir vu, émergeant des flots, des animaux marins inconnus, à silhouette vaguement serpentiforme, et auxquels on a donné le nom de "serpents de mer".
En fait, il ne s' agit pas du tout de serpents. L'animal observé par les deux Norvégiens évoque un congre ou une anguille géante. Or, des navires océanographiques ont découvert, dans divers océans du globe, des leptocéphales mesurant jusqu'à un mètre quatre-vingt-quatre !
Un leptocéphale est une larve d'anguille ou de congre, aplatie et transparente ; un leptocéphale de dix centimètres donne, par exemple un congre de trois mètres... Il existe donc un poisson gigantesque, plus ou moins apparenté aux congres, et toujours inconnu : il atteindrait de dix à vingt mètres...
D' autres serpents de mer semblent être au contraire des reptiles. A la fin de l'ère secondaire existèrent de grands lézards marins, les mosasaures, au corps très souple. Ils sont considérés comme disparus, mais peut-être s' apercevra-t-on un jour qu'ils sont toujours bien vivants, au même titre que le célèbre coelacanthe. Certaines descriptions de serpent de mer évoquent des sortes de crocodiles marins. Vers 1925, à Paimpol, tout simplement, un marin observa un "crocodile" qui évoluait près du rivage ; sa queue portait une crête comme celle des vrais crocodiles.
Le 30 Juillet 1915, le sous-marin allemand UB-28 torpille, en plein Atlantique, le vapeur Iberian, long de cent-quatre-vingt mètres. Celui-ci s'enfonce rapidement. Il a disparu depuis vingt-cinq secondes lorsqu'il explose. Des débris du navire sont projetés en l'air, et, avec eux, un grand animal marin. Long d' environ vingt mètres, il a l'aspect d' un crocodile, aux pattes munies de palmes puissantes. Il monte à trente mètres de hauteur, sous les yeux des marins effarés, puis retombe dans l' eau.
D' autres serpents de mer sont, de toute évidence, des mammifères. En effet, ils ondulent verticalement et laissent échapper, par leurs narines, un jet de vapeur comparable à celui de cétacés. Il peut s' agir soit précisément de cétacés primitifs, ou alors de parents des phoques ou des otaries.
Il est notamment possible de dresser le portrait-robot d'une otarie géante à long cou qui porterait, sur la tête, deux petits tubes lui permettant de respirer lorsqu'elle est dans l'eau. Cette otarie aurait pénétré dans les eaux douces et aurait été "piégée" par des élévations du niveau des terres dans des lacs d'eau douce : ce serait elle le célèbre monstre du Loch Ness, en Ecosse.
Au nombre des monstres marins figurent aussi les calmars géants et les pieuvres gigantesques. Le plus grand calmar mesuré à ce jour atteignait dix-sept mètres, dont six mètres pour le corps et onze mètres pour les tentacules. En 1896, c'est une pieuvre colossale qui s' est échouée en Floride : chacun de ses tentacules mesurait quelque trente mètres !
Enfin, on peut affirmer l'existence d' un grand requin blanc, long de vingt-cinq à trente-cinq mètres, et donc plus impressionnant que celui des "Dents de la mer". En 1954, un tel requin a attaqué un côte australien, laissant dix-sept de ses dents plantées dans la quille du bateau.

Jean-Jacques Barloy
Pierre Civel

Quelques livres sur le sujet :

Bernard Heuvelmans :
-Dans le sillage des monstres marins, François Beauval, 1974
-Le grand serpent-de-mer, Plon, 1975

Jean-Jacques Barloy :
-L' énigme du Serpent-de-mer, François Beauval, 1978 "

Voilà le texte dans son intégralité.
Vous l' aviez tous compris, l'invité mystère était Jean-Jacques Barloy, qui a fait naître pas mal de passions par ici.
Les récits courts de cette année 1978 étaient visiblement très inspirés de ses ouvrages et surtout de celui paru cette même année 1978 : Serpent de mer et monstres aquatiques aux éditions Famot.

Les 2 premiers récits sont parus dans l' intégrale Tintin n°16. Les 2 suivants et l' article figurent dans la n°17.

Dans le prochain post, je parlerai d'albums qui traîtent du sujet et dans le suivant, je parlerai des auteurs qui m'ont fait rêver.